Le transport aérien en France pourrait bientôt devenir bien plus cher. Le gouvernement de Michel Barnier veut augmenter massivement la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Objectif : prélever un milliard d’euros supplémentaire par an pour combler le déficit budgétaire. Cette mesure pourrait peser lourdement sur les compagnies aériennes françaises et leurs passagers.
Des taxes multipliées par huit : un choc pour les voyageurs
Voyager en avion va coûter beaucoup plus cher, surtout pour les longs courriers. Les passagers en classe affaires seront particulièrement touchés, avec une taxe qui passera de 60 à 200 euros pour un vol de plus de 5 000 kilomètres. Mais les voyageurs en classe économique ne sont pas épargnés : pour un même trajet, la taxe pourrait passer de 7,50 euros à 60 euros, soit une multiplication par huit.
L’aviation d’affaires, elle, fera face à des prélèvements encore plus élevés : 3 000 euros par passager sur des vols long-courriers. Ce nouveau barème vise à faire contribuer les passagers les plus fortunés, mais risque d’affecter tout le secteur.
Un secteur aérien déjà à genoux
Pour Air France et d’autres compagnies françaises, cette hausse des taxes arrive à un moment critique. Après la pandémie, l’industrie aérienne peine à se relever. Déjà, Air France contribue à hauteur de 30 % au produit de cette taxe, soit 140 millions d’euros par an. Avec cette nouvelle réforme, la charge fiscale pourrait doubler.
Pascal de Izaguirre, président de la Fédération nationale de l’aviation marchande (FNAM), dénonce une mesure qui va encore affaiblir la compétitivité des compagnies françaises. « Le pavillon français recule chaque année », affirme-t-il. Actuellement, il représente 37,5 % du marché aérien en France, contre 62,5 % pour les compagnies étrangères. Ces nouvelles taxes risquent d’accélérer cette chute, surtout face aux concurrents étrangers qui bénéficient d’une fiscalité plus clémente.
L’impact sur vos voyages
Concrètement, pour les voyageurs, cela signifie une hausse des prix des billets. Si vous prenez un vol long-courrier, même en classe économique, vous devrez peut-être payer plusieurs dizaines d’euros supplémentaires en taxes. Le secteur du transport aérien, souvent critiqué pour son empreinte carbone, est de plus en plus soumis à une pression financière, mais les voyageurs risquent d’en faire les frais.
Le gouvernement compte sur cette taxe pour financer des projets écologiques, tout en comblant son déficit. Mais pour les compagnies françaises, qui subissent déjà des taxes importantes sur les vols domestiques (environ 40 % du prix du billet), cette mesure pourrait être le coup de grâce.
Avec cette réforme, le gouvernement espère trouver un équilibre entre objectifs écologiques et nécessités budgétaires, mais le prix à payer pour l’industrie aérienne risque d’être très élevé. Les voyageurs, quant à eux, devront probablement se préparer à des hausses significatives des tarifs aériens, particulièrement sur les vols long-courriers.
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