Le projet du gouvernement de tripler la taxe de solidarité sur les billets d’avion dans la loi de finances 2025 soulève une vive opposition en France. Selon un sondage commandé par easyJet, 57 % des Français rejettent cette hausse, redoutant son impact sur leurs finances et leur liberté de voyager. Pour beaucoup, cette taxe vise avant tout à combler les caisses de l’État et non à réduire les émissions de CO2.
Une mesure qui inquiète les classes moyennes et les voyageurs réguliers
Avec la hausse de cette taxe, les classes moyennes, déjà mises sous pression par l’inflation, risquent d’être exclues de l’accès aux vols abordables. EasyJet, figure emblématique des compagnies low-cost, craint un bouleversement du marché, au détriment des voyageurs les plus modestes. « Cette hausse privera des ménages de la classe moyenne de l’accès aux voyages en avion », affirme la compagnie, qui plaide pour un retrait pur et simple de la mesure.
De nombreux Français considèrent que cette taxe ne fait que profiter à l’État : 71 % des sondés estiment qu’elle n’a rien à voir avec l’écologie, mais tout à voir avec les finances publiques. Ce point de vue reflète un sentiment croissant de méfiance envers des taxes présentées comme « vertes » mais perçues comme des ponctions budgétaires.
L’écologie, un objectif ou un prétexte ?
Le ministre des Transports, François Durovray, assure que cette augmentation vise à responsabiliser l’aviation pour ses effets sur le climat, rappelant que ce secteur est responsable de 3 % des émissions de gaz à effet de serre. Afin de ménager les compagnies françaises, la taxe serait proportionnée en fonction des vols : les voyageurs en classe affaires, les long-courriers, ainsi que les vols d’affaires en seraient les plus affectés.
Mais cette explication laisse certains voyageurs sceptiques. La taxe, déjà instaurée en 2006 pour financer l’aide internationale, est aujourd’hui augmentée pour générer un revenu bien plus conséquent, et les passagers craignent une flambée des prix qui limiterait l’accès aux voyages aériens.
Un tournant pour le transport aérien ?
La France n’est pas seule dans cette voie : de nombreux pays augmentent leurs taxes pour contrer l’impact de l’aviation sur l’environnement. Mais, pour une majorité de Français, la question du pouvoir d’achat reste primordiale, et ce projet pourrait bien faire passer le transport aérien du statut de moyen de déplacement populaire à celui de luxe réservé à une minorité. Entre obligations écologiques et réalité économique, un équilibre reste à trouver pour que le voyage en avion reste une option viable pour le plus grand nombre.
En somme, cette hausse de taxe pourrait changer la donne pour les voyageurs. Tandis que les plus modestes risquent de se voir privés de l’accès aux vols bon marché, les classes supérieures pourraient, elles, continuer à en bénéficier.
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