La ligne aérienne reliant Perpignan à Paris-Orly est en sursis. Si la liaison est prisée par les chefs d’entreprise et les élus locaux qui peuvent effectuer des allers-retours dans la journée, elle peine à remplir ses sièges. Aujourd’hui, ce vol est menacé : avec des taux de remplissage bien en dessous des attentes de la compagnie Transavia, son avenir semble incertain.
Un vol essentiel mais trop coûteux pour Transavia
Depuis quelques années, le vol de 6h45 au départ de Perpignan permet aux voyageurs de rejoindre Paris pour des rendez-vous ou des missions d’affaires dans la capitale avant de revenir en soirée. Mais malgré son utilité évidente, les chiffres sont préoccupants : en octobre, moins de 50 % des sièges sont remplis, alors que la compagnie attend un taux de 75 % pour rentabiliser cette opération.
Cette situation est d’autant plus critique que ce vol nécessite un stationnement nocturne à Perpignan. L’avion reste immobilisé pendant plusieurs heures, générant des frais importants de maintenance et d’hébergement pour l’équipage. Comme le rappelle Denis Leluc, directeur de l’aéroport de Perpignan-Rivesaltes, « ce vol coûte très cher à la compagnie ». Transavia, filiale du groupe Air France, reste une entreprise privée avec des objectifs de rentabilité stricts.
Le retour du « night stop » après la mobilisation locale
En 2023, le vol avait déjà failli être supprimé pour l’hiver. Face à la colère des usagers, notamment des élus et des acteurs économiques, une pétition avait circulé, récoltant plusieurs milliers de signatures. Cette pression locale avait permis de sauver ce vol pour la saison estivale. Mais pour l’hiver prochain, rien n’est garanti.
La compagnie Transavia a concédé une nouvelle saison de vol à 6h45 pour l’hiver en cours, mais les représentants de l’aéroport, comme Julien Baraillé, président du syndicat mixte de l’aéroport, restent prudents : « La fréquentation doit augmenter si on veut maintenir ce vol à long terme. »
L’importance stratégique de cette liaison pour la région
Le vol Perpignan-Paris représente à lui seul 45 % du trafic total de l’aéroport. Avec plus de 405 000 passagers transitant par Perpignan-Rivesaltes en 2024, c’est de loin la ligne la plus fréquentée. Si ce vol devait être supprimé en raison de sa faible rentabilité, cela porterait un coup dur à l’économie locale, et réduirait considérablement les options de déplacement rapide vers la capitale.
D’autres aéroports régionaux sont confrontés à des défis similaires. Par exemple, Toulon-Hyères ne dispose que de 12 vols hebdomadaires vers Paris cet hiver, et Biarritz n’en compte que six. Perpignan bénéficie encore d’une relative bonne couverture avec 14 vols hebdomadaires, mais cette situation est sur le fil.
Un avenir suspendu à la fréquentation
La situation est claire : si les passagers ne remplissent pas les avions cet hiver, le vol de 6h45 pourrait bien disparaître l’année prochaine. Les élus locaux et les entreprises, principaux usagers de cette ligne, devront se mobiliser pour que cette liaison ne devienne pas un lointain souvenir. Transavia n’aura d’autre choix que de privilégier la rentabilité, quitte à laisser tomber cette liaison qui peine à décoller.
La survie du vol Perpignan-Paris dépend désormais de sa fréquentation cet hiver. Si le taux de remplissage ne s’améliore pas, il y a de fortes chances que la compagnie décide de supprimer cette liaison matinale, privant ainsi la région d’une connexion essentielle avec la capitale.
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