La compagnie aérienne L’Odyssey, filiale de Jet Airlines, a confirmé l’ouverture dès 2025 d’une liaison entre Nîmes et Nice qui permettra de relier les deux villes en moins de 45 minutes d’avion. Destinée à répondre aux besoins de déplacement rapide en région, cette ligne vise à soutenir l’essor de l’aéroport de Nîmes, qui espère ainsi attirer 400 000 passagers d’ici 2028. Pourtant, cette initiative suscite déjà de nombreuses critiques, particulièrement du côté des responsables écologistes.
Un temps de trajet réduit… au prix de l’environnement
En comparaison des 4h40 de train et des 3 heures de voiture, ce vol semble alléchant. Mais pour Juliette Chesnel-Le Roux, conseillère municipale écologiste de Nice, le gain de temps est loin de justifier l’impact écologique. Elle a qualifié cette ligne de véritable « absurdité environnementale », rappelant que de nombreux citoyens s’efforcent de réduire leur empreinte carbone. Pour elle, cette liaison envoie un mauvais signal, prônant un modèle de transport insoutenable et incompatible avec les enjeux actuels du changement climatique.
Valérie Rouverand, élue à Nîmes, a souligné les limites de cette solution : « À trois heures de route ou de train, l’avion ne devient plus une nécessité mais un choix superflu », estime-t-elle. Selon ses calculs, le temps d’enregistrement et d’attente en aéroport réduit considérablement le gain de temps par rapport aux autres moyens de transport.
Les écolos montent au créneau, la loi Climat interroge
Le projet d’Odyssey respecte pourtant la loi Climat et résilience de 2021. Cette dernière impose une interdiction des vols intérieurs lorsqu’une alternative en train de moins de 2h30 existe, comme c’est le cas sur certaines liaisons entre Paris et les grandes villes françaises. Dans le cas de Nîmes-Nice, l’alternative ferroviaire actuelle excède les 2h30, ce qui laisse la porte ouverte à cette nouvelle offre aérienne.
L’Odyssey compte également ajouter des vols vers Barcelone, Ajaccio, Milan et Genève pour diversifier l’offre depuis l’aéroport nîmois, avec des billets vendus à moins de 100 euros. Si ce plan stratégique vise à améliorer la fréquentation touristique et à soutenir l’économie régionale, il divise sur l’équilibre entre croissance économique et responsabilité écologique.
Entre ambitions économiques et conscience écologique : le débat reste ouvert
Dans un contexte où la crise climatique impose des choix de mobilité plus responsables, cette nouvelle ligne illustre les tensions entre le développement régional et l’urgence environnementale. Le cas de Nîmes-Nice réveille les critiques envers une aviation souvent perçue comme un luxe non essentiel. Le projet Odyssey est donc perçu par les uns comme un levier économique et par d’autres comme une aberration pour l’avenir de la transition écologique.
Si le vol Nîmes-Nice représente un gain de temps, il pose aussi une question centrale : face aux impératifs écologiques, peut-on encore justifier des trajets intérieurs aussi courts ? Cette ligne aérienne symbolise les dilemmes complexes de la mobilité d’aujourd’hui.
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