Le 1er octobre dernier, un vol Air France reliant Paris à Dubaï s’est retrouvé dans une situation délicate. L’avion, identifié comme le vol AF662, survolait le sud de l’Irak au moment précis où l’Iran lançait 200 missiles balistiques en direction d’Israël, en représailles à la mort de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, et d’un général iranien, tués par un missile israélien. Les pilotes de l’avion ont eu la surprise de voir des missiles depuis leur cockpit, alors qu’ils traversaient une zone en pleine escalade militaire.
Pourquoi l’avion était-il dans cette zone sensible ?
Il est important de noter que l’espace aérien irakien n’était pas encore officiellement fermé à ce moment-là. Les avions commerciaux, y compris ceux d’Air France, utilisent un corridor aérien sécurisé qui traverse le sud de l’Irak. Ce couloir est l’une des principales routes pour les vols reliant l’Europe au Moyen-Orient, et bien que la compagnie évite les espaces aériens libanais, israéliens et iraniens, le passage par l’Irak restait autorisé.
Cependant, dès que des informations ont circulé sur l’attaque imminente, Air France a suspendu le survol de l’Irak pour tous ses vols à partir de 17h UTC. Le vol AF662, pour sa part, a quitté l’espace aérien irakien peu avant cette décision, à 16h45 UTC, juste avant la fermeture officielle par les autorités locales à 17h56.
Des missiles visibles depuis le cockpit : un danger réel ou exagéré ?
Un fait qui a particulièrement choqué dans cette affaire est que les pilotes de l’AF662 auraient pu voir les missiles iraniens depuis le cockpit. Si les missiles balistiques se déplacent à une altitude plus élevée que celle des avions de ligne, la simple idée que des armes de guerre survolent la trajectoire d’un avion civil reste préoccupante. Laurent Veque, membre du Syndicat national des pilotes de ligne, a souligné que « la lumière doit être faite sur cet événement », et que la commission santé et sécurité sera saisie pour enquêter sur les faits.
Enquête en cours : vers une meilleure gestion des risques aériens ?
Pour l’instant, Air France a ouvert une enquête interne pour comprendre ce qui s’est réellement passé. Ce genre d’incident met en lumière la complexité de voler dans des zones à risque comme le Moyen-Orient, où les conflits peuvent éclater à tout moment. Les avions commerciaux dépendent souvent des autorités locales pour sécuriser l’espace aérien, mais des retards dans la fermeture de celui-ci peuvent exposer les passagers à des dangers considérables.
Les avions de ligne sont conçus pour voler à des altitudes différentes de celles des missiles, et la probabilité d’un impact direct reste faible. Toutefois, la proximité d’une telle attaque pose des questions cruciales sur la gestion des zones de conflit et les risques encourus par les vols civils.
Cet incident, bien que sans conséquence directe, souligne l’importance de la coordination internationale pour la sécurité aérienne, notamment en période de conflit. L’enquête interne en cours chez Air France pourrait amener à des ajustements dans les itinéraires de vol en zones à risque et à une révision des protocoles d’urgence en cas de menace imminente. Pour l’heure, l’essentiel est de garantir la sécurité des passagers en évitant que ce type de situation ne se reproduise.
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